J’ai pris la précaution de préciser dans la présentation de ces articles, tirés de la presse chinoise, que notre situation est différente, en rappelant « que dans notre pays la liberté du test, disons l’anarchie des tests, et la foirade complète de la lutte contre pandémie, imposent maintenant non pas la punition des retardataires mais une vaccination collective ».

Ces articles montrent que la Chine Populaire - mais c’est parce qu’elle a isolé, soigné, testé, et vaincu l’épidémie - peut maintenant se payer le luxe de vacciner sans contrainte, en faisant taire les dérives bureaucratiques et la coercition, en écoutant les critiques des masses, en appliquant les dispositions légales qui protègent le peuple, en appliquant le principe « Informé, consenti et volontaire », bref la démocratie socialiste. D’où le titre persifleur « un pays totalitaire.. »
Naturellement on ne peut manquer de comparer avec un pays « démocratique » comme le notre. Mais il est hors de question d’appliquer dans un pays capitaliste ce que peut faire un pays socialiste. Il n’y a pas ici de « communisme déjà là ».

Ici aucun foyer infectieux n’a été isolé, le confinement a été généralisé, le déconfinement aussi, et sans tester systématiquement auparavant. Donc échec, échec, échec et re-échec.
Dans ces conditions le bon sens indique que nous n’avons pas d’autre choix que de nous faire vacciner, ceci indépendamment des ordres et contre-ordres gouvernementaux, et de continuer à porter un masque dans les lieux publics évidemment.

Par contre il faut dire un mot sur les antivax libertaires ou populistes. D’abord et pour lever toute ambigüité, je renvoie à l’article pertinent de Danielle Bleitrach « La manif pour tous des antivaccins, un bide clownesque et pourtant inquiétant… »

Mais ajoutons que le gouvernement lui-même leur a servi l’argumentaire sur un plateau d’argent avec l’engagement de Macron le 30 avril :

« Le pass sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis. »
Et la Résolution 2361 du Conseil de l’Europe (28 janvier 2021) :
Avis consultatif - l’Assemblée demande instamment aux États membres et à l’Union européenne :
Article 731 : « de s’assurer que les citoyennes et les citoyens sont informés que la vaccination n’est pas obligatoire et que personne ne subit de pressions politiques, sociales ou autres pour se faire vacciner, s’il ou elle ne souhaite pas le faire personnellement »
Article 732 : « de veiller à ce que personne ne soit victime de discrimination pour ne pas avoir été vacciné, en raison de risque potentiel pour la santé ou pour ne pas vouloir se faire vacciner ».

Ainsi Macron nie et contourne en même temps ses propres promesses et les règlements qu’il a lui-même soutenus, avec un jésuitisme qui doit beaucoup à l’école La Providence d’Amiens.
Au lieu de convaincre de la nécessité de la vaccination collective, il a imposé la punition aux retardataires.

La Chine a mis en place un système décrié par tout les médias ici au nom de la liberté individuelle : c’est le socialisme. Et depuis un an et demi les chinois ont la liberté d’aller au cinéma, au restaurant, et de danser la techno dans les piscines au grand dam de notre presse.
Le fond du sac est qu’en cas d’épidémie et dans l’intérêt du peuple, le confinement est nécessaire, le port du masque est nécessaire, les tests généralisés et systématiques sont nécessaires (pour sortir du confinement et non par convenance personnelle), et la vaccination aussi est nécessaire quand tout le reste a foiré.
Je dirais même que les communistes pourraient prendre la tête d’une incitation au vaccin volontaire, en laissant Macron se prendre les pieds dans le tapis, en le dénonçant même. En exigeant aussi la reconnaissance des vaccins russe et chinois, rejetée par Clément Beaune.
L’épreuve de l’épidémie contredit des décennies d’individualisme forcené, enseigné par la Bible libérale.
Il est temps pour tous de penser collectif, mais l’apprentissage est douloureux.