C’est ok pour indiquer que l’Ukraine fut un berceau de la Russie. C’est à signaler et à re-signaler.
Toutefois ce n’est pas une carte historique qui fait un pays. Si on prend les cartes que notre ami a trouvé là , http://www.euratlas.net/history/europe/1200/fr_index.html , on s’aperçoit combien la création de peuples, et encore plus d’états les rassemblant, subit des fluctuations de siècle en siècle.
La carte de l’an 1000 est celle que le camarade a cité, mais si il prend l’an 900 ou l’an 1100, les russ (et non russes) disparaissent comme ensemble ethnique dans les cartes sur la zone de l’Ukraine actuelle. Après il y eut des occupations de peuples venus d’Asie, puis une longue domination polono-lithuanienne.
Une vieille carte, et encore plus une présence historique à un moment donné, n’a jamais fait preuve d’une légitimité à occuper une terre avec des gens dessus. Le sionisme est l’expression pure de ce genre d’attitude pénible, qui cherche des légitimités au nom du passé.
Il faut donc déplacer le débat, accepter de constater que des souverainetés se créent rapidement et fluctuent.
Reste maintenant le fond et la bataille de populations pour controler leur destin. C’est cela qui doit nous guider, la libre détermination de la classe populaire, ou, autrement dit, la souveraineté ouvrière et non la souveraineté nationale.

La bataille pour un référendum, qui serait de fait d’autodétermination vis à vis de l’UE, est un bon chemin.

Elle ne se confond pas avec une légitimité venue de l’an 1000 et fluctuante (la Pologne pourrait aussi à ce titre réclamer la suzeraineté sur l’Ukraine), mais sur des relations actuelles concrètes avec la Russie.

Elle ne se confond pas avec le choix d’un impérialisme russe se reconstituant et un impérialisme de l’UE. Tout cela relève de faux choix. Poutine n’est pas Lénine, mais un représentant d’une bourgeoisie semi-maffieuse, bien intégrée dans le capital internationnal, dont les pratiques ne sont pas plus dorées sur tranche que celle des autres bourgeoisies.
Quand aux émissaires de l’UE qui viennent chauffer les manifs comme la représentante du MODEM et du parlement de l’UE, on connait. Il n’y a rien là qui puisse faire rêver et l’état de pays comme la Roumanie, en butte à des trusts mondiaux miniers et pétroliers voulant éventrer le pays pour puiser du fric, ne pousse pas aux illusions sur ce qu’est l’appareil d’état de l’UE en construction.

Reste les volontés des peuples, et l’amitié, la fraternité entre les classes ouvrières russes et ukrainiennes, polonaises, roumaines, hongroises, slovaques, ... traçant une autre carte, celle qui serait issue du pouvoir des travailleurs contre les chauvinismes issus de la domination de sociétés de classe.
Celle du combat d’une classe ouvrière russe commençant à se réorganiser pour résister et repasser à l’offensive, qui travaillerait à nouer des liens de combat avec la classe ouvrière ukrainienne.