A chaque chose malheur est bon. Le drame que vit le peuple Libye avec les massacres perpétrés par Kadhafi donne à la bourgeoisie internationale, et française particulièrement, les meilleurs prétextes pour proposer ses services.

On le sait l’enfer est pavé de bonnes intentions : émancipation des femmes en Afghanistan, armes de destruction massive en Irak, respect de la démocratie en Côte d’Ivoire, sécurité au Niger, action humanitaire en Libye… voilà des occasions à ne pas manquer pour envoyer un corps expéditionnaire ici ou là.

Tout d’un coup l’actuel chargé de mission des intérêts des capitalistes de notre pays trouve la voie de la philanthropie et n’est pas loin de nous jouer l’air du devoir d’ingérence.
C’est nouveau, ça vient de sortir ! Il y a peu on recevait en grande pompe le dictateur libyen et plus récemment encore, notre ministre des affaires étrangères envisageait une aide technique à Ben Ali pour mater la rébellion !

Il doit bien y avoir des raisons à ce revirement ! Point n’est besoin d’avoir beaucoup de flair pour sentir comme une odeur de pétrole qui flotterait dans l’air ambiant.

Il y a aussi une odeur de poudre, de poudre à canon plus précisément. Et dans la lancée, après la Libye on pourrait aller civiliser à nouveau l’ensemble du Maghreb, voire de toute l’Afrique, y compris Madagascar, et de l’Asie du Sud Est.

Tiens on pourrait même reconquérir ces trois départements français que nous avons perdus, non par les armes, mais par des choix politiques sur lesquels nous pourrions revenir.

Ceci étant, reste posée la question d’arrêter le bras assassin de Kadhafi qui, pour garder le pouvoir, ne craint pas de mettre son pays à feu et à sang, provoquant la catastrophe humanitaire que l’on imagine. Ce problème de fond ne peut pas être évacué même si nous ne considérons pas qu’ajouter de la guerre à la guerre puisse en être la solution.