Mélenchon aura-t-il les cléfs du PCF ?

, par  Dautrey

Le 19 juin 2011 à 23:08, par Dautrey En réponse à : Mélenchon aura-t-il les cléfs du PCF ?

Cher camarade,
Voila, la messe est dite. Me revient à l’esprit le débat que j’ai eu avec Pascal Brula, et où j’insistais sur l’idée que le problème n’était pas « Chassaigne ou Mélenchon », mais bien « Y aura-t-il un candidat du parti communiste à l’élection présidentielle ? »

Voila ce que j’écrivais le 3 juin, à la veille de la conférence nationale :
Il faudra bientôt se rendre à l’évidence : la direction du parti aura réussi à verrouiller le débat et à empêcher l’expression des communistes opposés au sabordage du parti. Avec un pourcentage incertain encore et malgré les résistances, elle affirmera que les communistes se rangent derrière Mélenchon. Et très probablement, André Chassaigne se pliera à cette orientation.
Pourtant on sait bien, par expérience, que cette stratégie conduit à la mort cérébrale du PCF. Bien sûr, l’attachement des communistes à leur parti interdira, dans un premier temps, sa fusion dans un Front de gauche devenu mouvement politique autonome. Mais la dilution de ses dernières forces sclérosera le parti en une organisation groupusculaire. L’expérience de l’Italie, de l’Espagne, de l’Allemagne montre jusqu’à l’évidence ce qui nous attend. Et sortir de ce carcan « unitaire » sans principes est, on le constate, extrêmement difficile…
On voit bien aujourd’hui comment Mélenchon ose aller jusqu’à exiger ta circonscription, en complicité avec les charcuteurs. Il suffit de consulter son blog pour voir comment, jour après jour se met en place sa construction politique. L’OPA sur le PCF n’est qu’un premier pas. Déjà le rapprochement se dessine avec les verts d’EELV qui évincent doucement Cohn-Bendit. Les appels à Cécile Duflot et à Nicolas Hulot sont quotidiens sur le thème de la « planification écologique ».
Que le PCF devienne une pièce de ce puzzle de gôche, c’est insupportable !
Voila, sauf coup de théâtre improbable d’ici la fin du mois, les communistes se trouveront devant une alternative : se soumettre au grand sabordage, ou décider qu’une organisation de classe doit continuer d’exister dans ce pays. Nous pourrions être des milliers, communistes encartés ou anciens militants écœurés depuis des années, à prendre en charge nous-même cette candidature communiste indispensable, essentielle, fondamentale ; collecter les moyens, les soutiens… Ce serait un combat autrement plus exaltant pour les communistes que coller des affiches pour Jean-Luc Mélenchon !
Mais le temps presse…

Alors oui, maintenant, après le vote des adhérents, on fait quoi ? Nous sommes des milliers comme moi, qui avons quitté le PCF, écœurés, depuis des années ; tu le sais bien ! Nous sommes sans aucun doute infiniment plus nombreux que les 30000 communistes qui ont choisi Mélenchon !
Je ne me sens pas engagé par le vote des membres du PCF. Je suis un électeur communiste, libre de ses choix.
Je ne soutiendrai pas, ni par mon action, ni par mon vote, l’enterrement de première classe du communisme en France, même si Mélenchon vient aux obsèques avec des fleurs et un orchestre… J’ai 55 ans : depuis que je vote, j’ai toujours voté communiste, toujours. En 2012, pour la première fois de ma vie, je ne pourrai pas, parce qu’il n’y aura pas de candidat communiste ? Pour la première fois depuis 36 ans ? Je ne l’accepte pas !
J’admire le combat de tous ces camarades qui, depuis des années, tentent de remettre le parti sur les rails de la lutte révolutionnaire. Mais il faudra peut-être admettre une bonne fois, très très vite, qu’il serait plus facile de faire du neuf que retaper du vieux…
Très fraternellement.

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