Réaction communiste sur le droit de mourir...

, par  Grenier Merico Nivole

Le 5 juin 2024 à 14:15, par Grenier Merico Nivole En réponse à : Réaction communiste sur le droit de mourir...

L’intervention de Pierre Darrheville me semble au contraire pas du tout minoritaire au sein du PCF comme le laisse entendre à Londres avis à tort cette lettre
Au contraire elle s’appuie sur une note élaborée au sein du PCF avec des membres de sa commission santé
d’autre part
voici ci dessous un article publié dans le journal départemental du PCF de la Drôme Par une camarade infirmière qui exprime toutes les craintes qu’on peut avoir à la lecture du projet de loi


Fin de vie : de quoi parle-t-on ?

Le projet de loi sur « L’aide active à mourir » doit arriver à l’Assemblée Nationale en Mai, « il ouvre une possibilité à des personnes majeures, françaises ou résidant de façon stable et régulière en France, souffrant d’une affection grave et incurable, en gageant (leur) pronostic vital à court ou moyen terme. Le malade doit présenter une souffrance physique ou psychologique réfractaire ou insupportable liée à son affection, il doit être capable d’exposer sa volonté de façon libre et éclairée »

De légitimes inquiétudes apparaissent :
Sommes-nous tous et toutes égaux et égales ? Un constat s’impose à nous, nous vivons dans une société inégalitaire, une société dans laquelle d’une part les vies des personnes malades ou handicapées ne valent pas grand-chose et d’autre part, l’accès aux soins publics et gratuits devient de plus en plus difficile
Aujourd’hui on prétend que l’aide active à mourir ne concernera que les personnes atteintes d’une maladie incurable au pronostic vital engagé, mais que se passera-t-il si la liste des personnes éligibles est étendue à celle qui souffre sans que leur pronostic vital soit engagé ?

D’ailleurs regardons un peu en arrière, lors de la crise du COVID notre pays a subi un manque cruel de matériel, de tests et de protection dans les EHPAD, dénoncé par les salarié.e.s les confrontant à une situation tragique de contamination et de mort de personnes âgées. La réponse face à l’engorgement des établissements hospitaliers nous a paru cynique avec le décret ministériel pour l’utilisation du « Rivotril » Le « syndicat des jeunes médecins » a agit auprès du Conseil d’Etat pour demander la suspension de ce dispositif arguant : « l’administration de cette molécule (contre-indiqué en cas d’insuffisance respiratoire) a un.e patient.e du COVID19 aura pour effet d’atteindre une sédation terminale à domicile entrainant le décès » le Conseil d’Etat a débouté ce syndicat.
Qu’elle aurait été la situation si ces personnes avaient été prises en charge en service de réanimation ?

Cela montre que la question de la « fin de vie » ne se résume pas au suicide assisté ou à l’euthanasie. D’autres solutions existent, des voix s’élèvent pour que l’on mette en place une prise en charge pour une « vie digne » avant une « mort digne »

Les moyens humains et matériels existent pour que les personnes mourantes ne souffrent pas et s’endorment de façon paisible et à tout le moins inconsciente. La loi « Clayes-Leonetti » existe et répond à ce besoin. Elle est critiquable et peut-être améliorée. Elle a ses limites dans son application fautes de moyens financiers, de lits disponibles et de personnels formés.
En France il y a 21 départements dépourvus d’unité de soins palliatifs
En 2019, la France compte près de 7 500 lits hospitaliers de soins palliatifs, soit 2 % des lits hospitaliers (MCO, SSR et USLD). Un quart d’entre eux sont dans des unités de soins palliatifs (USP). Les USP ont été créés en 1987 pour apporter du confort et de la qualité d’accompagnement aux malades en fin de vie.

Une amplification de cette activité adossée à un développement de l’accompagnement à domicile changerait surement notre regard sur la « fin de vie » mais cela se heurte au manque criant de moyens face aux déserts médicaux : pénurie de médecins traitants, d’infirmières formées en soins palliatifs, de services médicaux-sociaux…
La santé n’est pas une marchandise il nous faut le répéter haut et fort à nous gouvernants et gagner une Sécurité Sociale intégrale comme la voulait Ambroise Croizat en 1945.

Viviane Debarges

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