Pour que le 6 juin soit le début d’un grand débat populaire sur le changement de société !

, par  Gilles Mercier

Le 16 juin 2023 à 14:17, par Gilles Mercier En réponse à : Pour que le 6 juin soit le début d’un grand débat populaire sur le changement de société !

« Tournons toutes les énergies militantes vers l’élargissement des mobilisations dans la durée, en le concentrant sur le bon point d’appui, le profit, avec le bon levier, la grève, avec un objectif de long terme, la construction d’un rassemblement populaire majoritaire ! »

Le rassemblement populaire majoritaire (RPM) fut une toute nouvelle orientation stratégique élaborée lors du 25e congrès de 1985 du PCF. Elle rompait avec la stratégie d’Union de la gauche que le Parti avait toujours menée jusque-là. Elle fut le résultat d’une intense bataille politique à l’intérieur du Parti. Avec la stratégie de l’Union de la gauche le mouvement de lutte se réduisait à contraindre la social-démocratie à la signature d’un accord programmatique suffisamment transformateur dont la mise en œuvre était supposée renforcer le mouvement populaire et contraindre la social-démocratie à son application. Dans le Parti, certains ont rendu responsable sa Direction de l’échec du Programme Commun de Gouvernement, (PCG) ce qui exonérait le PS de toute responsabilité. Rappelons que peu de temps après avoir signé le PCG François Mitterrand déclarait au congrès de l’Internationale socialiste de Vienne qu’il avait apposé sa signature pour faire la démonstration qu’il pouvait prendre 3 millions de voix au Parti communiste. C’est effectivement de qui s’est passé.
Essayons de comprendre pourquoi et de comprendre par là même pourquoi le PCF est aussi affaibli. Cette analyse est indispensable pour l’élaboration d’une stratégie révolutionnaire qui fasse du Parti un acteur politique majeur qui le sorte du rôle de mouche du coche de la social-démocratie auquel il est réduit.
Certains font démarrer la crise du Parti au 30e congrès de Martigues de 2000. La crise est bien antérieure, comme le montre le recul continu de ses résultats électoraux depuis notamment la signature du PCG.
La crise du PCF est celle du mouvement révolutionnaire dans son ensemble. Il y a selon moi deux raisons majeures.

1° ) L’effondrement du socialisme constitue un épisode majeur qui remet de facto en cause le bien-fondé de la création du mouvement communiste. Ce d’autant que le mouvement révolutionnaire a refusé d’analyser les causes de cet effondrements. Ce qui implicitement signifie que l’Histoire du socialisme est un boulet que l’on n’a pas le courage d’affronter. Si l’on s’est trompé pendant aussi longtemps, il est difficile de convaincre que l’on porte un projet d’avenir ! D’où l’opportunisme d’une Direction qui n’a plus de boussole et qui va accompagner tous les mouvements protestataires en perdant toute identité allant même jusqu’à propager l’obscurantisme. Face à un Parti qui renvoie à la poubelle ce qu’il prenait en référence quelques années auparavant certains s’en tiennent à une explication qui a l’avantage de la simplicité, l’URSS a été trahie par… Gorbatchev et …Khrouchtchev, curieusement la longue période Brejnev est passée sous silence. Comme aurait dit Molière « Voilà pourquoi votre fille est muette ». Proposer le socialisme comme solution à la crise de suraccumulation du capital en évitant soigneusement de comprendre les raisons de cet échec enlève toute crédibilité au mouvement révolutionnaire, ce qui le confine dans une impasse, ce d’autant que la Chine qui est dirigée par un Parti Communiste a un développement capitaliste. Or, Il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire sans travail théorique. De ce point de vue nous sommes tombés très bas. En ce qui concerne la compréhension de l’URSS je conseille vivement les ouvrages de Moshe Lewin.

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