J’ai envie de "ferrailler", mais très gentiment et surtout, fraternellement, avec mon camarade Gilleron, au titre, sans doute de nos âges vénérables auquel il se référencie. Mon expérience de vie militante me conduit, à ses termes sans doute proches, de me méfier de toute affirmation péremptoire en matière de politique et de stratégie, tant l’histoire me rend modeste envers moi-même, d’avoir dû en changer, ou plutôt "m’adapter" aux mouvements de l’histoire humaine et des évolutions stratégiques de mon Parti. Que vaut une stratégie frappée dans le marbre, immobile, statufiée, comme les intégristes le font en religion, quelle qu’elle soit, en ânonnant la Bible, le Coran, le Pentateuque ? Le communisme n’est pas une religion et n’a pas de prophètes, seulement des référents fondateurs. Elle est vivante et utile à son temps, pour le changer et non le stratifier dans des incantations, fussent-elles révolutionnaires, dans ses intentionnalités. Elle est ainsi, ou n’est pas "marxiste". "Analyse concrète d’une situation concrète" disait Lénine ; "Seule la vérité est révolutionnaire", on n’en finirait pas de le citer, tant sa dialectique marxiste mérite nos louanges, notre respect et notre admiration. Mais faut-il pour autant le déifier et l’immoler, contre son gré, sans doute, parce qu’il changea le cours de l’histoire russe, mais, aussi, échoua dans son analyse d’une possible révolution mondiale, dont il savait et en avait la prémonition, qu’elle était conditionnelle de la survie de l’URSS. C’est quoi la "Vérité" Aujourd’hui ? Qui, quel Communiste peut raisonnablement envisager, même rêver, ce n’est pas interdit, sauf en politique, d’une révolution à la russe ? En France et dans le monde ? Quelle alliance entre le prolétariat et la paysannerie ? Avec quel prolétariat ? Les couches dites moyennes ? Avec quelles forces sociales organisées ? La CFDT, la CGT ? Avec quelle paysannerie ? Celle de la FNSEA ? Alors quelle équation révolutionnaire au sens léniniste ? C’est à dire aussi, de la "Dictature du Prolétariat" ? Qui peut raisonnablement l’imaginer possible, en France, aujourd’hui ? C’est de la pure utopie idéalisée et donc non marxiste, parce que figée dans l’histoire et la pensée. C’est précisémment, parce que le PCF a su, même tardivement (Le "Globalement positif") analyser les évolutions stratégiques nécessaires, adaptées aux temps modernes, tirant les enseignements des failles de la Commune de Paris, de la Révolution Française (La "Terreur") et de la Révolution russe (La Dictature du prolétariat/ le Parti-guide/L’avant-garde éclairée...) qu’il a initié une stratégie nouvelle au cours de ses 22/23/24/25èmes Congrès, ouvrant la voie à une transition pacifique, démocratique, non hégémonique, par la voie électorale, avec la Démocratie comme but et moyen, pour "Dépasser le Capitalisme" donnant à voir une "Visée Communiste". Nous n’avons pas d’autre choix possible, sinon à continuer de rêver l’impossible révolution prolétarienne et un "Grand soir", sans lendemains, puisque nous ne pourrions l’imposer que par la force, la terreur, ou pire, la guerre civile. Ne pas s’impliquer à fond dans cette voie révolutionnaire de notre temps reviendrait à retarder les avancées progressistes ouvrant la voie à une visée communiste du monde, qui est incapable aujourd’hui de répondre aux besoins des peuples et de la nature.