Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil National du 7 Janvier 2011
La vie politique du parti, force autonome des exploités, est bien essentielle
Intervention de Paul Barbazange, Hérault
En ce début de CN trois types de réflexions sur le projet d’adresse aux communistes qui nous est remis sur table,
D’abord lequel d’entre nous, élu syndical, élu politique accepterait de se voir remis sur table un document d’orientation important, dans ces conditions. Quel mépris à l’égard des communistes, c’est à eux de travailler tous les textes d’orientation, à nous au CN de nous faire un écho juste du débat et de trancher. La question est d’importance, elle touche à la démocratie. Sans cette démarche par aller-retour pas de réelle mobilisation possible des communistes.
Il demeure que dans les propos du rapporteur, je trouve une vraie avancée : la place enfin redonnée au patient travail de construction du parti : par l’adhésion, sa structuration de classe dans les cellules et les sections. S’il s’agit bien à nouveau de porter toute l’attention nécessaire à la construction du parti politique de la classe des exploités se vivant enfin à nouveau ”Pour soi”, il ne s’agit pas de rien. Nous revenons de loin, travaillons.
La décision de proposer le report du Congrès National de un an et quatre mois à l’automne 2012 me parait dans ce sens juste : avec le contenu prévu, une préparation hâtive à ce printemps aurait accentué chez les militants le sentiment de liquidation voulue, programmée par certains.
A ce printemps nous aurons fort à faire : surtout dans les cellules et les sections pour que tous les communistes soient pleinement informés, discutent, se prononcent sur toutes les candidatures aux présidentielles issues de leur rang. Affirmer, enfin ! “Nous allons respecter les statuts actuels” va aider. Après l’avoir dit, faisons le, et la surmédiatisation de la candidature Mélenchon parfois appuyée par des communistes, y compris des dirigeants, passera pour ce qu’elle est : une tentative d’imposer une candidature de l’extérieur aux communistes. La candidature du principal responsable d’une formation politique qui se définit d’abord dans ses textes comme conccurente-remplaçante du PCF.
Par contre, je combat l’appréciation qui est donnée dans le début du projet d’adresse sur le mouvement de lutte pour les retraites. Ramené dans le texte à, je cite ”Ce pouvoir, ces méthodes, ça ne peut plus durer”, les guillemets sont dans le projet d’adresse.
Non, camarades, les 7.000.000 de citoyens dans l’action pendant plusieurs trimestres ont fait autre chose que clamer “Tout sauf Sarkozy”. Le sentiment, la conscience anticapitaliste de masse ont progressé. Ce que vous proposez de retenir c’est la vision social démocrate, partielle et limitée du contenu politique de l’action. Le peuple pour une bonne part est heureusement au delà, il a crié qu’il faut “rompre avec le capitalisme, chercher dans un autre ordre social les solutions”, certes de façon encore nettement minoritaire, non isolée et en forte croissance dans le mouvement. Ce n’est pas par hasard si un tiers des adhésions faites au plan national cette année l’ont été dans le mouvement et encore avons-nous été partout attentifs ? offensifs ? Dans ma section, sur l’année, croissance de plus d’un quart des effectifs de départ et les deux tiers dans les manifs ! Des jeunes et beaucoup de retours “naturels” au parti de leur classe.
La lutte des Fralib à Aubagne - Marseille rappelée par Pierre Dharéville dans l’intervention précédente, c’est cette capacité, ce besoin aussi dicté par les conditions d’exploitation et de la lutte de remettre en cause jusqu’aux rapports d’exploitation capitalistes pour préserver leurs emplois dans la production. Donnons encore mieux à cette lutte toute sa place nationale. Donnons aux contenus de classe toute leur place dans les propositions proposées aux communistes.
La mise en cause du capitalisme, la rupture pour construire autre chose est rendue possible par la crise, par l’indignation, mais surtout par les puissantes luttes de résistance “à la française”. Dans les mois et les années qui viennent nous ne pourrons en rester au “soutien aux luttes”. Nous nous ravalerions nous-même au rang d’accompagnateurs, nous sommes des acteurs politiques ou nous ne sommes rien.
Proposons un programme de rupture socialiste, communiste à la française ; “Le programme partagé”, élément essentiel du nécessaire rassemblement, ne peut venir qu’en son heure sur ce socle encore à construire de perspectives anticapitalistes conséquentes, socialistes, communistes. Construisons aujourd’hui ce socle, avec tous les communistes : dans le parti bien sûr, mais aussi en gardant un œil attentif et fraternel sur ce que proposent tant d’autres, qu’ils se réclament ou non du communisme, mais ont conscience de la nécessité d’en finir. Ils sont nos futurs militants pour beaucoup.
C’est avec un parti communiste porteur de ce bagage à toutes les élections, dans toutes les luttes que nous redeviendrons visibles, lisibles, utiles certainement. La vie politique du parti force autonome des exploités est bien essentielle.