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Alors que l’année a été (...)
"La brique" ou comment le fascisme est organiquement lié au capitalisme
A l’occasion du 40ème anniversaire du coup d’état fasciste au Chili (septembre 1973-2013), la chaîne parlementaire LCP a diffusé un excellent documentaire. Comme quoi, la bourgeoisie ne peut heureusement pas tout contrôler dans les médias, notamment lorsqu’il s’agit de services publics.
Dans ce documentaire, mon attention a été attirée par les propos du directeur du Monde Diplomatique chilien qui nous apprend que le Chili a servi de laboratoire à la révolution conservatrice des années 70-80, celle qui a déclenché la mise en place des politiques économiques motrices de la mondialisation capitaliste ; on pense notamment à Margaret Thatcher et Ronald Reagan [1]. Et tout cela est confirmé par une autre interview, celle du ministre de l’économie de Pinochet, auteur de "La brique". C’est ainsi que l’on apprend que c’est grâce au fascisme chilien, que le capitalisme a expérimenté et façonné sa stratégie mondiale de redéploiement théorisée par le "prix Nobel de l’exploitation de l’homme par l’homme", Milton Friedman.
Fascisme, capitalisme, même combat
Cette liaison entre la grande bourgeoisie capitaliste et le fascisme n’est pas nouvelle. Elle s’était déjà exprimée fortement avec le nazisme entre les deux guerres mondiales en Europe, symbolisée par ce fameux cri libérateur du patronat français « plutôt Hitler que le Front populaire » ; n’oublions pas non plus que la famille Bush a fait sa fortune en Europe grâce au régime nazi et qu’à la Libération, l’impérialisme américain a sauvé la peau à de nombreux criminels de guerre nazis. Ce qui est caractéristique, c’est que finalement, lors de chaque période de crise susceptible de remettre en question l’hégémonie du système capitaliste mondial, une telle émergence, un tel rapprochement s’effectue, le fascisme et son autoritarisme sanguinaire jouant le rôle de la roue de secours de l’exploitation capitaliste [2]. C’est ce que démontre ce documentaire relatif à des évènements qui ont marqué encore plus qu’on ne le pense, l’histoire de l’humanité. C’est pourquoi, ceux qui, aujourd’hui, prétendent combattre le capitalisme, devraient avoir une réflexion politique de fond, quant aux implications des évènements qui ont lieu actuellement en Ukraine…
Libéralisme, quèsaco ?
Reste l’utilisation par les acteurs de ce documentaire, du terme libéralisme ou mieux, néo-libéralisme que l’on affuble parfois dans nos contrées frontdegauchistes du préfixe ultra, afin de le faire apparaitre encore plus terrifiant, alors que, dans le cas du Chili de la dictature, on a affaire à un gouvernement qui est exactement à l’opposé de toute caractéristique libérale ! Personnellement, je ne partage pas du tout l’emploi de ce terme et je le combat. En effet, je pense que son utilisation en lieu et place du terme capitalisme, constitue un recul, une régression de l’idéologie révolutionnaire. Pour cela, je me réfère toujours à l’analyse communiste du rôle de l’état, à savoir celui d’un instrument dictatorial au service de la bourgeoisie, et ce, même dans le domaine économique. Il faudrait par exemple que l’on m’explique comment on peut qualifier de libéral, le système diabolique de la dette d’état dans l’U.E., verrouillé par des traités intangibles chargés de broyer les salaires et les retraites ; idem pour la différence d’impôts entre les grandes firmes multinationales et les PME : vous avouerez que cela n’a rien de libéral… L’utilisation de ce terme a surtout l’avantage, pour l’idéologie dominante, de faire dériver toute analyse vers un oubli du capitalisme, et donc de Marx et de son œuvre, le Capital, aboutissant à une absence totale de remise en cause du système (cf. le PCF actuel…). D’ailleurs, si j’ai bien compris, être antilibéral signifie refuser le capitalisme qui serait "libéral" (le capitalisme dans sa phase actuelle), pour revenir à un capitalisme "plus humain" (L’humain d’abord ?), celui d’avant, celui des Trente Glorieuses… Alors que, si l’on excepte que le capitalisme a forcément évolué (l’étape chilienne en étant un bon exemple) de bien des manières, et notamment par son outil financier dans le cadre de la mondialisation capitaliste, ce que certains appellent le libéralisme n’est que la reconquête des acquis du mouvement ouvrier révolutionnaire grâce à un rapport de force qui lui est favorable : la privatisation des services publics en est l’exemple type.
Dans le texte qui suit, j’ai retranscrit une partie des dialogues et interviews de l’émission diffusée par LCP, mais pas tous. Je n’ai en effet sélectionné que la fin du documentaire (à partir de 35 minutes 45 secondes), concernant essentiellement les aspects économiques de la dictature chilienne, ainsi que les éléments d’espoir et de luttes qui renaissent en même temps que le parti communiste chilien.
Il est également possible de visionner directement ce documentaire diffusé le 09 septembre 2013 sur la chaîne Public Sénat (LCP), "Allende, c’est une idée qu’on assassine" par Thomas Huchon. Ce documentaire peut être vu à l’adresse suivante : http://replay.publicsenat.fr/ (taper "Allende" comme mot-clef, durée 52 minutes).
Pascal Brula
Allende, c’est une idée qu’on assassine
(à partir de 35 minutes 45 secondes)
100.000 torturés, 3.000 morts, un millier de disparus… Devant le monument qui leur rend hommage au cimetière de Santiago, je m’interroge sur cette violence d’état, sur son sens. Par son caractère systématique, elle veut faire disparaitre les rêves d’Allende et de ses partisans. Mais elle a aussi un autre but, installer un nouveau projet ; c’est ce que va m’expliquer le directeur du Monde Diplomatique chilien, Victor Hugo de la Fuente : « Le coup d’état était préparé contre un projet et pour instaurer un autre projet. Et c’était peut-être même le premier laboratoire pour instaurer le néo-libéralisme. Et c’est ce qu’a fait Pinochet ».
Le Chili de la dictature, laboratoire économique !
Ce que les militaires imposent, c’est un autre pays, un autre modèle de société, libéral, néo-libéral. L’homme que je vais rencontrer n’a presque jamais donné d’interview. Il est pourtant l’architecte de ces bouleversements, un Chicago boy, un disciple de l’économiste Milton Friedman. Dans les années cinquante, Sergio de Castro a suivi l’enseignement du prix Nobel à l’université de Chicago. En 1973, les militaires vont lui donner une occasion historique : mettre en application la doctrine du maître américain.
S. de Castro : « Le coup d’état a eu lieu le 11 septembre. Le 14 septembre, un véhicule s’est arrêté devant ma maison, c’était un tank. Un militaire est descendu et m’a dit que j’étais convoqué au ministère de la Défense pour parler avec l’Amiral Merino. C’est comme ça que je suis devenu conseiller du Ministre de l’Économie qui était à l’époque un… je ne me souviens plus… général, je crois. »
Thomas Huchon : « A cette époque, il n’y avait pas beaucoup d’hommes politiques au gouvernement… ? »
S. de Castro : « Non, non… »
Sergio de Castro a lui aussi préparé le coup d’état, pas avec un fusil, mais à sa manière. Dès 72, il va fournir à l’Amiral Merino et aux putschistes, l’arme qui leur manque : un programme économique.
S. de Castro : « Cela a commencé parce que des membres du patronat étaient préoccupés de ce qui arrivait. Ils sont allés parler avec des amis au sein de l’armée pour leur dire que "cette situation ne peut pas continuer, parce que sinon on va finir comme Cuba". Et certaines de ces personnes ont parlé avec l’Amiral Merino. Merino a dit "écoutez, nous, on ne peut pas intervenir parce que l’on ne sait pas quoi faire. Une intervention de l’armée sans avoir un programme économique serait une folie pure. J’ai donc appelé quelques professeurs et le groupe a commencé à grossir, en pensant cela comme un exercice intellectuel. Ils m’ont chargé de rédiger le document, épais, avec beaucoup de pages, qui ressemblait à une grande brique. Donc quelqu’un l’a appelé "La brique". »
Devenu conseiller de la junte, puis ministre de l’Économie, il va défaire pièce par pièce les réalisations économiques et les conquêtes sociales d’Allende. Alors que l’Unité Populaire a nationalisé le cuivre, les banques et une partie des entreprises, Sergio de Castro va privatiser tous les secteurs, les ressources naturelles mais aussi la santé, l’éducation ou encore les retraites.
S. de Castro : « Le rôle de l’état, c’est de déterminer les règles du jeu et de faire en sorte qu’elles soient appliquées, mais pas forcément d’intervenir comme agent de production, parce que normalement, il n’a pas la même capacité que le secteur privé. »
La doctrine de son projet tient en trois points : « liberté des prix, dévaluation, et la troisième étape, c’était la baisse des droits de douane pour permettre la libre importation ». Sergio de Castro a la certitude des vainqueurs. Son livre, "El ladrillo", "La brique", est devenu l’ouvrage de référence de l’économie chilienne moderne, et ses préceptes, des dogmes planétaires. Car Milton Friedman n’a pas seulement inspiré Augusto Pinochet au Chili, il a fait des émules sur toute la planète : Margaret Thatcher en Grande-Bretagne, Ronald Reagan aux États-Unis. Le modèle testé au Chili, s’est peu à peu imposé jusque dans les anciens pays du bloc soviétique.
Victor Hugo de la Fuente : « Cette idée-là a été appliquée, d’abord avec la force. Mais après, ils ont convaincu les gens, surtout quand les pays, disons socialistes, sont tombés, on nous a mis dans la tête qu’il n’y avait aucune autre possibilité que celle-là. »
Thomas Huchon : « La réalité du Chili, c’est quoi aujourd’hui ? »
Victor Hugo de la Fuente : « Le Chili, comme tous les pays d’Amérique latine, est en développement, avec une croissance économique importante. Ils ne sont pas en crise. Dans la plupart, il y a diminution de la pauvreté. Par contre, dans presque tous les pays, il y a augmentation des inégalités. Et le Chili en est un des meilleurs exemples. »
Thomas Huchon : « Vous avez peut-être un ou deux exemples de secteurs d’activité qui ont été particulièrement touchés par ces privatisations durant la dictature ? »
Victor Hugo de la Fuente : « Tous les secteurs : la santé, les retraites, l’éducation, le cuivre… Aujourd’hui, 70% du cuivre est dans des mains étrangères. Mais il y a plein d’autres exemples. On peut dire aussi l’eau ; l’exemple de l’eau qui est aujourd’hui, complètement privatisée. »
Dans ce pays où l’écart entre les riches et les pauvres a doublé en vingt ans, que reste-t-il des rêves d’Allende, de ses réalisations sociales ? Je quitte Sanhattan (contraction entre Santiago et Manhattan, ndlr) et ses tours qui toisent la Cordillère des Andes, pour m’enfoncer dans une autre réalité. A Lalegua, je découvre un autre pays, loin du rêve capitaliste. Sur ces murs, une autre histoire s’exprime à coups de pinceaux. Ce quartier pauvre, bastion de la résistance à la dictature, n’a pas déposé les armes. Car à la violence des militaires, s’est ajoutée la violence économique. Dans ces rues, Allende reste le président et ses discours continuent de raisonner : « j’ai foi dans le peuple, j’ai foi dans le Chili ». Quand Allende est mort, Gustavo Lulo Arias n’était pas encore né. Pourtant les mots du président sont au cœur de ses chansons.
Thomas Huchon : « Salut Lulo, comment ça va ? »
Gustavo Lulo Arias : « Bien ! »
Thomas Huchon : « Mais dis-moi, tu es célèbre ici ? Il y a ton nom sur les murs… »
Gustavo Lulo Arias : « Non arrête, c’est pas vrai ! »
Thomas Huchon : « Mais on est dans ton quartier ? »
Gustavo Lulo Arias : « Lalegua ? C’est mon quartier, oui. On y va ? »
Lulo est le fondateur de Legua York, la principale formation de Hip-hop au Chili. Son rap veut réveiller les consciences.
Thomas Huchon : « Comment as-tu connu l’histoire d’Allende, dans un pays où l’on ne parle jamais de lui ? »
Gustavo Lulo Arias : « C’est grâce à mon père. Quand j’étais tout petit, il m’emmenait sur ses épaules dans les manifestations. Moi je suis né en dictature. Il m’a parlé d’Allende sans aucun tabou, sans mensonges. Et c’est ce que je dois faire aujourd’hui avec mon fils. »
Thomas Huchon : « Et ce personnage, il représente quoi pour toi ? »
Gustavo Lulo Arias : « C’est notre président. Et aujourd’hui encore il le reste. »
Au-delà des murs et de leur mémoire, il y a tout de même un héritage palpable de Salvador Allende, un héritage connu de tous les enfants chiliens.
Thomas Huchon : « Il reste quelque chose d’Allende au Chili aujourd’hui ? »
Gustavo Lulo Arias : « Effectivement, ici, dans les dispensaires du Chili, on distribue encore du lait pour les enfants. Car c’est une chose qui est assurée par la loi depuis qu’Allende l’a mise en place. »
Thomas Huchon : « Et toi, tu as récupéré du lait pour tes enfants ? »
Gustavo Lulo Arias : « Oui, ma femme vient ici récupérer du lait pour mon fils. Cet endroit accepte tous les chiliens. »
Thomas Huchon : « Quand on s’est connu, tu étais déjà un chanteur. Mais aujourd’hui, tu fais aussi de la politique, non ? »
Gustavo Lulo Arias : « Oui, je suis conseiller municipal. Mais la politique pour nous, c’est un outil. Ce n’est pas une fin en soi. C’est pareil quand on prend un micro pour chanter ou écrire des chansons, non ? »
Thomas Huchon : « Pour toi c’est pareil ? Chanter ou faire de la politique, c’est pareil ? »
Gustavo Lulo Arias : « Oui, ce sont des scènes, pour moi tout est une scène. »
De son vivant, Allende était l’homme de la rue. Quarante ans après sa mort, les classes populaires ne l’ont pas oublié. A Lalegua, Lulo lui a fait ériger une statue. Aujourd’hui, ses projets sont portés par une nouvelle génération, une génération qui combat dans la rue pour remettre en cause le système hérité de la dictature.
Un terrain vague occupé par des sans terres. Ce soir-là, de grands artistes chiliens sont venus les soutenir, Ana Tijoux, Manuel Garcia ou Roberto Marquez, mais aussi, une femme politique, Camila Vallejo, 25 ans ; elle est l’icône de ces hommes et de ces femmes, celle qui incarne les rêves de changement.
Thomas Huchon : « Tu peux m’expliquer où on est et ce qui se passe ici ? »
Camila Vallejo : « Nous soutenons une initiative qui existe depuis de nombreux mois et qui reflète la réalité de beaucoup de gens pauvres au Chili. De nombreux chiliens et chiliennes n’ont toujours pas droit à un logement, à une habitation digne. »
Camila m’explique que nous sommes dans une toma, un quartier né de l’occupation illégale d’un terrain, un lieu où s’installent ceux qui n’ont pas de toit. En son temps, le gouvernement Allende avait soutenu les premières toma. Quarante ans après, les mêmes problèmes trouvent les mêmes solutions.
Camila Vallejo : « Ici, ils préparent leur repas, ils prennent leur petit-déjeuner, et ils partagent le feu. Ils dorment dans ces tentes, mais en réalité, ils vivent dehors. »
Camila est une figure de proue de la gauche chilienne. Cette militante communiste a accédé à la notoriété en se battant pour un droit fondamental, l’éducation gratuite pour tous.
Camila Vallejo : « Ici, au contraire des autres pays du monde, l’éducation publique ne représente que 30% des enfants scolarisés. Dans les autres pays, 80% de l’éducation est publique et le reste est privé. Il existe une segmentation très importante. L’éducation publique, c’est pour les plus pauvres, et le privé, pour les autres classes sociales. Dans l’éducation supérieure, tout se paye. Moi j’ai étudié à l’université publique entre guillemets… et mon cursus qui est l’un des moins chers, m’a coûté 4.000 dollars par an. »
Droit au logement, à l’éducation, ces revendications portées par cette jeune femme, m’en rappellent d’autres.
Camila Vallejo : « Ce que la dictature nous a coûté, ce n’est pas que du sang ou des morts et des torturés, mais aussi des droits qui avaient été conquis, des droits que nous voulons récupérer aujourd’hui. »
J’ai l’impression de voir sous mes yeux se réécrire l’histoire du Chili, pour voir se concrétiser l’espoir d’Allende, celui d’un pays plus juste. Quarante ans après, le président Allende a trouvé des héritiers. Camila Vallejo est l’un d’entre eux. Elle est en campagne pour devenir député de la Florida, la plus grande circonscription électorale du Chili, et elle pourrait même gagner... (Ndlr – depuis, elle a été élue le 17 novembre 2013 comme député du parti communiste chilien et avec son esprit de révolutionnaire, elle s’est rapidement fait remarquer [3]).
Camila Vallejo : « Quand existe dans nos consciences et dans nos cœurs la vision qu’il reste des utopies à conquérir, je crois qu’il sera possible d’avancer vers un pays meilleur, une société meilleure, plus égalitaire, plus inclusive, et dans laquelle nous arriverons à nous défaire des chaînes que nous a laissé la dictature. Et démanteler ce modèle néo-libéral qui nous maintient soumis dans la plus profonde des inégalités, soumis aux abus et aux injustices. »
L’émergence d’un mouvement social a redonné de l’espoir au Chili. Dans les cortèges, on retrouve l’énergie des manifestations de l’Unité Populaire. Le seul portrait, celui d’Allende, le mot d’ordre, l’éducation gratuite pour tous et la renationalisation du cuivre, la ressource du pays pour financer cette grande réforme. Sur ces questions, les centaines de milliers de jeunes qui manifestent sans relâche depuis deux ans, ont réussi à fédérer une grande majorité de la population. Le retour des idées d’Allende provoque aussi le retour de vieux réflexes ; la droite au pouvoir, nostalgique de la dictature, répond avec des armes qu’elle ne connait que trop bien. A chaque fin de manifestation, les mêmes images de répression, de guérilla urbaine, qui seront reprises en boucle par les médias chiliens. Le 8 mai [ndlr - 2013], il est 14h30, j’ai quitté la manifestation depuis une heure, quand je vois une voiture s’arrêter à hauteur d’un groupe de jeunes. Trois hommes en descendent et tentent d’embarquer de force deux lycéens. « J’étais à l’arrêt du bus. Une voiture arrive d’où descendent ceux qui vont me séquestrer. Des policiers en civil m’ont mis de force dans une voiture, ils m’ont mis une capuche sur la tête pour que je ne puisse pas voir ce qui se passait dehors. Ils pouvaient me frapper comme ils voulaient. Ils m’ont frappé. Ils me posaient des questions. Qui j’étais ? Où j’habitais ? Et surtout, avec qui j’étais à la manifestation ? Ils m’ont alors obligé à me connecter à mon compte Facebook et ils m’ont demandé mon mot de passe pour s’y mettre eux-mêmes. Ils ont consulté les photos de mes contacts et m’ont demandé lesquels de mes amis Facebook étaient avec moi à la manifestation ».
Salvador Allende, le 11 septembre 1973 : « Continuez en sachant que bien plus tôt que tard, de nouveau, ils ouvriront les grandes avenues par lesquelles passe l’homme libre afin de construire une société meilleure. Vive le Chili ! Vive le peuple ! Vive les travailleurs ! Ce sont là mes derniers mots, et j’ai l’impression que mon sacrifice ne sera pas vain ».