Présidentielles : les laisser faire ou tout bousculer ?

au delà du vocabulaire (canal historique...), je partage un aspect de cette analyse. Bien évidemment, tout bousculer ne veut pas dire gagner la présidentielle avec une candidat PCF ! Et si un candidat PCF faisait 5%, je ferai la fête !

Ce qu'il faut ajouter à cette analyse, c'est de se mettre d'accord sur la nature de l'élection présidentielle dans cette 5^e république « coup d'état permanent ». Cette élection est par construction un piège pour les communistes. Par la bipolarisation, la personnalisation, la médiatisation... elle est le moment ou se déploie à grand échelle les immenses moyens de domination idéologique dont la bourgeoisie s'est doté et qu'elle perfectionne en permanence.

Pour ceux qui pensent qu'il n'y a pas de sauveur suprême, que faire de cette élection ? Et bien, justement, renforcer leur camp, l'organiser, le conforter, lui donner de la confiance, affirmer que le risque existe que le peuple se lève sans être désarmé... affirmer qu'un parti de combat existe, qu'il se reconstruit, qu'il est prêt à jouer son rôle dans les bouleversements qui s'annoncent...

Et c'est le seul sens réaliste que les communistes peuvent donner à leur bulletin de vote ! Et c'est le seul qui ne contient pas de mensonges ! Qui peut croire un seul instant que le « Front de Gauche » pèsera sur le PS ? Alors qu'un PC à 16% en 81 avec 7 fois plus d'adhérent n' pas pu le faire ? Qui peut croire que Mélenchon ou Buffet refuseront des places ministérielles à Aubry ou DSK, quitte à se retrouver comme la dernière fois ministre d'un gouvernement qui privatise, réduit les salaires et précarise le travail.. et enfin envoie l'armée bombardé un peuple ? Cette « novation » d'un ministre communiste qui accepte la guerre est un drame pour les communistes...

Et c'est le seul réaliste pour mener la bataille là ou se situe le réservoir de voies communistes... pas chez les socialistes « de gauche ». Ceux-là choisiront toujours le vote utile au dernier moment.. Non, dans le monde ouvrier, abstentionniste ou votant FN pour foutre la m....(sans illusion non plus sur la part que le FN a déja gangrené et qu'il faut combattre avec énergie), dans la jeunesse, capable de faire reémerger un mouvement de la jeunesse communiste que la direction du PCF avait déja enterré... Et là, on ne peut pas se contenter d'un discours mou du consensus, il faut de la révolte, il faut de l'utopie, il faut du choix de classe affirmé, il faut du Duclos ou du Marchais !

pam

Présidentielles : les laisser faire ou tout bousculer ?

Il me semble important de ne rien laisser faire et de tout bousculer.

Mais, est-ce qu'une candidature PCF de chez PCF, une vraie de vraie, avec un programme politique derrière je suppose , un vrai programme PCF de chez PCF , bref un candidat et un programme, PCF contre reste du monde, va bousculer quelque chose ? Je crains que non. Même avec le plus brillant, on va faire dans les 5% dans le meilleur des cas. Mais on peut rêver.

Admettons qu'on gagne la Présidentielle. On a gagné ! Avec qui on va le mettre en oeuvre notre programme PCF de chez PCF, nos nationalisations du secteur bancaire, notre revitalisation des services publics, notre 6^e république avec de la proportionnelle.
Pas avec les élus à l'Assemblée de l'UMP , ni du Front National ni du Modem. On peut espérer 20% des élus PS au plus, 15% des élus verts. On va se retrouver en plus de nos 18 élus avec 40 voix de députés supplémentaires pour le mettre en oeuvre le programme PCF de chez PCF. Ou alors il faut aussi gagner les législatives, soit passer de 18 députés à plus de 200. Je crains que ce soit mission impossible.

Le seul intérêt du discours PCF de chez PCF ( j'aurais pu dire PCF intégriste ou PCF canal historique) est de faire passer dans les médias sans déviance nos convictions à la fois pour la Présidentielle et les législatives. ( à supposer qu'elles soient clairement identifiées). C'est un objectif tout à fait honorable. Mais il ne faut pas rêver, on fera 5% à la présidentielles et on n'aura peut-être moins de 10 députés.

Le seul objectif raisonnable si on veut bousculer les choses en participant à un gouvernement, est de négocier, sans trahir nos convictions communistes, un programme avec un maximum d'autres partis de gauche. Ce n'est pas le même objectif. Il est tout aussi honorable.

C'est celle-là l'alternative. Il n'y en a pas d'autres. C'est ce choix que nous devrions déjà faire en tant que communistes. Ce n'est pas choisir entre un candidat PCF ou un candidat Front de Gauche à la Présidentielle. C'est choisir entre une campagne PCF pure et dure sachant qu'elle n'aura pas de résultat électoral suffisant et un compromis de programme Front de Gauche en vue d'une participation (sans doute dans l'opposition) à la vie de l'Assemblée.

Je reste favorable à la deuxième alternative parce qu'elle est susceptible de changer le rapport de force à gauche et d'aboutir rapidement à une égalisation des 3 composantes Ecologie, Socialiste et Communiste entre 16 et 18%. Dans cette situation, des alliances permettront d'obtenir des groupes parlementaires distincts et équilibrés. Elle sous-entend aussi que l'union cherche à se faire à la gauche de la gauche à la fois dans les objectifs et la stratégie. C'est primordial parce que c'est là que le PCF doit reconquérir prioritairement des électeurs et des militants.

Ensuite quand on peut s'exprimer et s'expliquer suffisamment devant les électeurs, tout devient possible.

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