Un changement sans transformation sociale ! - commentairesUn changement sans transformation sociale<small class="fine d-inline"> </small>!2012-07-21T20:22:05Zhttp://www.lepcf.fr/Un-changement-sans-transformation#comment6032012-07-21T20:22:05Z<p>Désolé, mais Jacques Broda ne pose pas tous les éléments du problème sur la table. Et même au contraire, sa position pro-<span class="caps">FDG</span>, c'est-à-dire à influence gauchiste et réformiste, met de côté des faits fondamentaux. Tout d'abord, il parle des jeunes sans distinction de classe sociale. Or, pour tout communiste, c'est essentiel<small class="fine d-inline"> </small>! Le peu de jeunes qui a voté <span class="caps">FDG</span>, est majoritairement issu de milieu «<small class="fine d-inline"> </small>petits bourgeois<small class="fine d-inline"> </small>» ou de professions intellectuelles à dominante fonction publique, c'est-à-dire jamais confrontée au patronat et à la production, en tous cas pour qui la «<small class="fine d-inline"> </small>lutte des classes<small class="fine d-inline"> </small>» n'est qu'une vision très abstraite.</p>
<p>Autre certitude génératrice d'oublis : «<small class="fine d-inline"> </small><i>Les militants du Front de gauche ont semé, sillonné la campagne, à partir d'un</i> <strong>programme béton</strong><small class="fine d-inline"> </small>». Je ne suis pas sûr que les électeurs aient vu dans «<small class="fine d-inline"> </small>L'Humain d'abord<small class="fine d-inline"> </small>» un programme aussi béton. A mon avis, il y a au moins cinq points fondamentaux qui posent d'énormes problèmes. Le premier, c'est évidemment la soumission à l'Union européenne, alors que cette dernière fait tous les jours la preuve qu'elle a été conçue pour écraser les peuples et contraindre leur souveraineté. Qui peut croire aujourd'hui à cette sornette de «<small class="fine d-inline"> </small>l'Europe sociale<small class="fine d-inline"> </small>»<small class="fine d-inline"> </small>? Ni les grecques, ni les espagnols en tous cas... Le second en découle : comment lutter efficacement contre le chômage et les délocalisations dans le cadre d'une structure favorisant le dumping social<small class="fine d-inline"> </small>? C'est Mélenchon disant aux Fralib qu'il fermera les frontières de l'<span class="caps">U.E.</span> alors qu'il était prévu que leur usine délocalise en... Pologne<small class="fine d-inline"> </small>! Également, la première proposition du «<small class="fine d-inline"> </small>programme partagé<small class="fine d-inline"> </small>» qui veut interdire les «<small class="fine d-inline"> </small>licenciements boursiers<small class="fine d-inline"> </small>» est une belle connerie<small class="fine d-inline"> </small>! Si l'on passe le fait qu'il est impossible de définir légalement des «<small class="fine d-inline"> </small>licenciements boursiers<small class="fine d-inline"> </small>», les entreprises cotées en Bourse sont minoritaires<small class="fine d-inline"> </small>; par exemple, cela fait bien rigoler le secrétaire de section de Vénissieux qui est délégué <span class="caps">CGT</span> dans une usine Bosch dont les emplois sont menacés, mais... qui n'est pas cotée en Bourse<small class="fine d-inline"> </small>!!! Le troisième problème concerne le flou quant aux entreprises publiques. Il est question de Pôles publiques, nouveau concept qui ne garantit absolument pas la nationalisation qui devient un gros mot, car connoté 'Nation" venant en contradiction avec le pseudo œcuménisme de l'U.E., et qui ne garantit absolument pas le caractère publique, car lorsqu'on va dans le détail, il est question d'un mélange flou entre publique et privé. En tous cas, il n'y a absolument pas de maîtrise annoncée de la production qui reste entre les mains de la bourgeoisie capitaliste.</p>
<p>Le quatrième problème est relatif au <span class="caps">TOC</span> (Trouble Obsessionnel Compulsif) qui agite la «<small class="fine d-inline"> </small>gauche de la gauche<small class="fine d-inline"> </small>», à savoir son obsession de la «<small class="fine d-inline"> </small>finance<small class="fine d-inline"> </small>», ce qui se traduit par cette analyse stupide et très succincte : «<small class="fine d-inline"> </small>la dictature des marchés financiers<small class="fine d-inline"> </small>»<small class="fine d-inline"> </small>! Quand ils ont dit ça, ils sont persuadés d'avoir tout dit. Or Marx nous a toujours appris que seules les forces productives étaient à l'origine des richesses, c'est-à-dire l'exploitation de l'homme par l'homme, la finance ne faisant qu'en prélever une partie, ce qui est toujours le cas. Cette vision déformée du capitalisme, Marx l'appelait le fétichisme de la finance... Cela permet de dévoyer les combats sociaux vers des domaines complètement abstraits («<small class="fine d-inline"> </small>les marché financiers<small class="fine d-inline"> </small>») qui n'ont aucune chance de mobiliser. Dans le cadre du combat pour les retraites, les propositions étaient de taxer les revenus financiers ou les transactions financières, et non plus de faire bouger le curseur des salaires sur la plus-value<small class="fine d-inline"> </small>; Laurence Parisot s'en frisait les moustaches...</p>
<p>Enfin, le cinquième problème fait généralement hurler les bobos du <span class="caps">FDG</span> lorsqu'on le soulève : le problème de l'immigration qui n'a rien à voir avec le racisme. Il est évident que l'entrée de populations pauvres et non diplômées va concurrencer essentiellement les boulots à faible qualification qui ne gênent absolument pas les bobos diplômés, favorables à la régularisation de tous les sans-papiers sans distinction. Les classes sociales défavorisées voient cela d'un autre œil et ne risquent pas de se déplacer pour le <span class="caps">FDG</span>. Il y a grand besoin de définir une véritable politique de l'immigration intégrée à une politique de coopérations internationales, dans le cadre des principes universalistes historiques de la France.</p>
<p>En conclusion, même si ce texte ne cherche pas à trop se cacher derrière l'iniquité du système représentatif de la démocratie bourgeoise (quoique...), je trouve que tout le reste est relativement indigent sur le plan de l'analyse de classe, l'analyse communiste. Ce texte reste très superficiel, comme l'est de toute manière ce qui émane du Front de Gauche...</p>